RECHERCHES ACADÉMIQUES : Un vivier d’articles en stratégie, études et design

Les « communautés de crise », nouvelles formes virtuelles d’actions et d’être ensemble
Guy PARMENTIER et Zoé MASSON

« Être seuls ensemble », depuis leurs confinements, les individus mobilisent les communautés en ligne, pour se soutenir, se divertir, et endiguer un virus à l’échelle mondiale. À l’origine, les communautés sont « des collectifs fondés sur la proximité géographique et émotionnelle, et impliquant des interactions directes, concrètes, authentiques entre ses membres », pour reprendre la définition du sociologue québécois Serge Proulx. Depuis 50 ans, le virtuel crée une nouvelle forme de proximité qui favorise l’apparition de communautés dans de nombreux domaines. Et paradoxalement, ces collectifs virtuels créent des affinités entre leurs membres. Traditionnellement, on distingue deux grandes catégories de communautés : les communautés de pratiques où l’attention est portée sur le partage et l’apprentissage de nouvelles pratiques ; et les communautés épistémiques, où l’objectif est la création de nouvelles connaissances.

Profitant d’un monde reclus sur la toile, le nombre de communautés en ligne a fortement progressé. Mixant souvent ces deux catégories, plus ouvertes, plus massives et fulgurantes, ces communautés feraient-elles partie d’un nouveau type de communauté virtuelle : les « communautés de crise » ?

mai 31, 2022
Renforcer l’autonomie à domicile : retour d’expérience de la démarche IsèreADOM
Julien Soler, Zoé Masson, Véronique Chirié, Julie Charvet, Emmanuelle Chifflot, Hugo Landais

Cet article pointe un ensemble d’enjeux relatifs à la complexité (des acteurs, outils, méthodes) dans le domaine de la prise en charge de la perte d’autonomie au domicile. Au cœur de cette complexité, l’utilisation d’outils de repérage des dégradations de l’état de santé de la personne a pour ambition d’homogénéiser la transmission d’informations et de contribuer à une meilleure efficacité des prises en charge par les parties prenantes. Nous proposons un retour d’expérience sur IsèreADOM (une nouvelle organisation du travail associée à un ensemble de solutions numériques et portée par le Conseil Départemental de l’Isère), afin de montrer quels sont ses apports dans le champ du maintien à domicile et quels défis technologiques, sociaux et organisationnels sont à l’œuvre pour répondre à l’ambition de sa future diffusion.

mai 3, 2020
Modélisation probabiliste de l’influence des émotions sur l’acceptabilité des innovations
Florian LOESER

Face au constat d’une forte probabilité d’échec au stade de commercialisation des produits innovants, être en mesure d’anticiper et d’expliquer leur acceptabilité avant même d’entreprendre leur développement représente un atout différenciant pour les entreprises. Les modèles d’acceptabilité proposés par la littérature scientifique permettent dans une certaine mesure d’identifier les facteurs ayant une influence significative sur les  intentions d’usage à l’égard d’une innovation. De plus, les dernières extensions de ces modèles de référence accordent une place de plus en plus importante au rôle que peuvent jouer les affects dans l’acceptabilité des innovations. Ces modèles proposent néanmoins une conceptualisation relativement disparate et peu structurée des dimensions affectives. Face à ce constat, l’objectif de ces travaux consiste à étudier les relations entre les émotions et l’acceptabilité des innovations. Premièrement, les études 1, 2 et 3 permettront de démontrer en quoi les innovations sont perçues comme complexes et en quoi ceci peut constituer une entrave à leur adoption. Nous montrerons que cet effet est toutefois nuancé par la prise en compte de l’attitude à l’égard de l’innovation. Deuxièmement, les études 4, 5, 6 et 7 permettront d’étudier précisément les relations entre les composantes émotionnelles et l’acceptabilité des innovations. Enfin, nous procéderons à une analyse intégrative d’une partie des résultats en vue de proposer un modèle probabiliste des relations entre émotion et acceptabilité. Ce modèle, baptisé Eminosa®, offre la possibilité d’inférer les évaluations cognitives à partir d’une mesure des expériences subjectives et d’inférer l’acceptabilité d’une innovation à partir des évaluations cognitives ou des expériences subjectives. Les implications du modèle vis-à-vis de l’accompagnement à l’innovation donneront lieu à un ensemble de préconisations et de futures pistes de recherche.

juin 28, 2019
Émotion et acceptabilité dans la conception d’innovations
Florian LOESER, Michel DUBOIS, Anna TCHERKASSOF, Pascal PIZELLE

L’objectif de cette étude est d’évaluer les qualités prédictives d’un modèle multi-componentiel de l’émotion sur l’acceptabilité d’innovations urbaines. À travers une enquête en ligne, les participants ont été invités à partager leurs réactions à l’égard de produits innovants destinés à être implémentés au sein de leur ville. Les données collectées sont confrontées à trois modèles issus des théories cognitives des émotions qui servent de référence (Frijda, Kuipers et Schure, 1989 ; Sander, Scherer et Grandjean, 2005 ; Ellsworth et Scherer, 2003) ainsi qu’un modèle empirique basé sur des travaux antérieurs. Les résultats indiquent d’une part que la modélisation des relations entre la composante cognitive et la composante subjective des émotions au sein de cette étude concorde à 64,8% avec les quatre modèles considérés ; d’autre part que le modèle multi-componentiel de l’émotion permet d’expliquer 83% de la variance de l’acceptabilité. Les implications en termes de conception d’innovations sont discutées à la lumière des théories multi-componentielles de l’émotion (Scherer, 2005).

octobre 5, 2018
Émotion et acceptabilité : une démarche créative de co-conception centrée utilisateur
Florian LOESER, Michel DUBOIS, Anna TCHERKASSOF, Pascal PIZELLE

Dans la mesure où la perception de nouveauté liée à une innovation se traduit généralement par une difficulté d’appropriation par les utilisateurs (Mandler, 1982), il apparaît important d’identifier le rôle des émotions dans l’acceptabilité d’une innovation. En effet, en l’absence de schéma mental pour interpréter les conséquences d’une innovation en termes de bénéfices ou de menaces pour le bien-être de l’individu (Frijda, Kuipers et Schure, 1989), les émotions constituent des détecteurs de pertinence pour guider l’intention comportementale (Scherer, 2005). Basé sur trois études répertoriant 1926 observations, nous proposons un modèle pour prédire  l’acceptabilité des innovations en se basant sur l’évaluation des sentiments subjectifs (Roseman, 2013), des évaluations cognitives (Watson & Spence, 2007) et des tendances à l’action (Tcherkassof & Frijda, 2014). Les futurs développements autour du modèle doivent permettre d’apporter des recommandations pour aider les concepteurs à comprendre et à augmenter le potentiel d’acceptation de leurs concepts innovants.

septembre 27, 2018
Impact de l’innovativité sur la prédiction de l’acceptabilité d’innovations urbaines
Florian LOESER, Michel DUBOIS, Anna TCHERKASSOF, Pascal PIZELLE

Partant du constat que près de la moitié des innovations se traduisent en échecs commerciaux (Castellion & Markham, 2013), il apparait nécessaire d’investiguer et de comprendre les raisons pour lesquelles les individus acceptent ou rejettent les innovations. Dans la lignée des travaux portant sur l’acceptabilité des nouvelles technologies (Davis, 1986 ; Venkatesh, Morris, Davis, et Davis, 2003 ; Kulviwat, Bruner, Kumar, Nasco, et Clark, 2007), nous proposons un modèle multicomponentiel basé sur la modélisation du lien entre émotions et acceptabilité. Les résultats obtenus au sein de cette présente étude auprès de 111 participants soulignent l’importance de considérer l’attitude à l’égard de l’innovation (i.e. innovativité) pour mieux comprendre et prédire l’acceptabilité d’innovation urbaines. Les implications de ces résultats dans l’accompagnement de projets d’innovation et de projets relatifs à des problématiques de changement seront abordées en discussion.

juillet 12, 2018
L’expertise corporelle à l’épreuve. Téléphonie, Physiologie, Épilepsie : corps et techniques dans l’expérimentation.
Julien SOLER

Cette recherche analyse trois projets de recherche dans lesquels des technologies sont portées sur le corps et productrices d’informations sur celui-ci. Au carrefour de la sociologie du corps et des techniques, nous interrogeons des formes de couplage qui ne sont jamais données a priori mais sont en constantes négociations. La situation d’expérimentation se révèle en tant qu’épreuve pour le corps comme pour la technique. L’un et l’autre transportent un véritable réseau socio-technique d’objets, de lieux, d’expériences, de personnes, de routines et d’expertises ; leur  confrontation fait émerger des définitions multiples du corps et de la technique. Nous montrons comment l’expertise corporelle, cette intime connaissance de son propre corps et de celui des autres, cette profonde expérience de l’interaction et de la médiation, resurgit dans l’action comme autant de résistances. L’expertise corporelle arbitre ces définitions parfois concurrentes. Nous analysons alors ces épreuves et la façon dont elles questionnent le corps et le processus de conception technologique.

avril 9, 2011

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