Face au constat d’une forte probabilité d’échec au stade de commercialisation des produits innovants, être en mesure d’anticiper et d’expliquer leur acceptabilité avant même d’entreprendre leur développement représente un atout différenciant pour les entreprises. Les modèles d’acceptabilité proposés par la littérature scientifique permettent dans une certaine mesure d’identifier les facteurs ayant une influence significative sur les intentions d’usage à l’égard d’une innovation. De plus, les dernières extensions de ces modèles de référence accordent une place de plus en plus importante au rôle que peuvent jouer les affects dans l’acceptabilité des innovations. Ces modèles proposent néanmoins une conceptualisation relativement disparate et peu structurée des dimensions affectives. Face à ce constat, l’objectif de ces travaux consiste à étudier les relations entre les émotions et l’acceptabilité des innovations. Premièrement, les études 1, 2 et 3 permettront de démontrer en quoi les innovations sont perçues comme complexes et en quoi ceci peut constituer une entrave à leur adoption. Nous montrerons que cet effet est toutefois nuancé par la prise en compte de l’attitude à l’égard de l’innovation. Deuxièmement, les études 4, 5, 6 et 7 permettront d’étudier précisément les relations entre les composantes émotionnelles et l’acceptabilité des innovations. Enfin, nous procéderons à une analyse intégrative d’une partie des résultats en vue de proposer un modèle probabiliste des relations entre émotion et acceptabilité. Ce modèle, baptisé Eminosa®, offre la possibilité d’inférer les évaluations cognitives à partir d’une mesure des expériences subjectives et d’inférer l’acceptabilité d’une innovation à partir des évaluations cognitives ou des expériences subjectives. Les implications du modèle vis-à-vis de l’accompagnement à l’innovation donneront lieu à un ensemble de préconisations et de futures pistes de recherche.